Cabotage en 2010

de Collo...Bejaïa

Départ de Collo, escale à Jijel

Preéparation de la journée



Le bulletin large de Météo-France pour la zone Annaba annonce un vent N à NW 3/4, localement 5 au nord-ouest mais NE au sud-ouest. Qu'allons-nous trouver au passage du cap ?
Pour le cap Bougaroun les instructions nautiques (série D volume 6) indiquent:

Courants.- Ils sont violents dans toute la région du cap Bougaroun. Un courant assez fort portant au Nord longe la côte Ouest du massif et provoque une mer hachée par vent de Nord.

Départ le 30 juillet à 6hr15 c'est parti pour 50 miles
Sortie de Collo avec brise de terre, mer belle; nous passons la presqu'île d'El Djerda et son phare, la plage deCollo nous apparaît de bon matin.


le vent passe progressivement Est puis NE restant faible 2 à 3B mais nous plaçant au grand largue d'un bord ou d'un autre.En fait, il vire avec nous!!!


A partir de 11 heures, le vent s'établit au NE montant progressivement à 4/5B. Le vent apparent oscille entre 16et 18 nœuds, passant parfois au delà.. Nous restons sous grand voile seule, le génois ne tient pas..

phare

La mer, de belle devient un peu agitée et les moutons se forment en lignes sur l'arrière. Le courant du cap Bougaroun y est-il pour quelque chose ??? Le GPS indique une vitesse de 5 à 6 nœuds malgré l'absence de carénage.

A quelques miles de l'entrée de Jijel, la houle s'est formée et barrer devient moins aisé, amples mouvements de la barre pour contrer le lof dû aux vagues bien formées et parfois assez serrées.. Je n'aurais pas souhaité avoir à remonter au vent par cette mer.

Jijel en vue, appel sur canal 16 pour prévenir de notre arrivée.. Pas de réponses , la VHF portable n'a plus de batterie et celle de secours, avec piles réagit de même..

Je sors la grosse artillerie, la VHF fixe; elle capte, émet mais se permet des craquements assez désagréables..

Finalement "Jijel port" nous reçoit, et demande d'appeler les gardes-côtes.. Fait mais toujours pas encore de réponse..



Manœuvre, grand-voile amenée, ferlée sans trop de mal, et un coup d'œil à l'anémomètre, 18 nœuds..
L'entrée au port de pêche ne se présente pas bien: de nombreux enfant se baignent et passent d'une digue à l'autre dans tous les sens, des pédalos se dirigent vers le bateau et la mer reste un peu formée.. Coups de gueule répétés, moteur débrayé, passage sur l'erre.. Ouf !!

Le comité d'accueil est sur le quai, nous fait signe de venir s'amarrer le long du quai bien garni de pneus.. Il y aura des traces sur la coque..

Au quai à 15hr30. Le défilé des autorités peut commencer.

Jijel

Beaucoup de monde en vacance sur une plage comble, des digues pleines de nageurs-plongeurs, et un poux de mer dans le port qui se fait remonter les bretelles par la police.

Nous sommes à quai a proximité des autorités, logés à la dure dans baraques de chantier, sans eau courante (les bidons d'eau sont amenés avec le changement d'équipe). Un figuier et un pied de tomate sont cultivés entre le quai et les roches de remblai.
quelques chiens et chat(tes) sont là à quémander quelques restes.



Sur les carte du SHOM, il n'y a que l'ancien port. Ce dernier a été récupéré par la marine algériene et un nouveau port de pêche a été construit au sud. Les quais sont espacés, accueillant de nombreux chalutiers et sardiniers qui partent en nombre le soir vers 20h.

port de peche

Les entrées et sorties se font comme dans tout port de pêche, sans vitesse excessive mais tout de même !! ça tire sur les aussières.

A proximité, une criée est en cours de construction et un petit chantier naval, avec quelques jolies coques en construction,

Sylvie fais les courses le matin, escortée par un policier en civil à pied et suivie par une voiture de police : épicier, boulanger, pharmacie pour le rhume qui s'installe et joli marché de fruits et légumes, en plein-air, rue de Picardie. Elle rentrera en taxi, appellé par les autorités. Le chauffeur se demandait, comme Sylvie, pourquoi un tel contrôle et pourquoi lui.

Dimanche 1er aout,:
tout est prêt pour le départ, reste la météo.. Nous sommes à la frontière entre les zones Annaba et Alger. Pour Annaba Est 3/4 fraîchissant 4/5 par le sud , pour Alger Est 5 parfois 6 près des côtes.. Pourtant, en examinant le fichier grib, près de la côte ce n'est pas tout à fait cela.. Bref, invoquant la journée du 30, il est décidé de rester un jour de plus à Jijel..


JiJel... Bejaïa

Lundi 2 août:
amélioration... et l'examen du fichier grib confirme, est 5 à 7 noeuds, puis 10/14 àpartir du début de l'après midi..
C'est parti pour une trentaine de miles.

Un peu de brise de mer , dans le nez ! pour tourner le port de Jijel, -le militaire-, grand-voile bordée plat et moteur.. Làs!! le vent tourne avec nous... pendant deux heures nous aurons W/NW à 30° du cap-et parfois moins,  à faire râler la ralingue de mât et les coulisseaux .
Les trois heures suivantes, pilote, moteur, grand-voile ... nous mènent à Bejaïa..

Contact VHF, passé sur canal 10 puis resté en stand-by...appel sur le 16, où êtes-vous... dans la passe... vous n'avez par le droit... bis-répétitas Annaba.

Bejaïa

Finalement, tout s'arrange et les autorités nous guident vers le bassin industriel, à proximité de la capitainerie, poste 12, "entre les deux bateaux bleus".
Le port de Bejaïa est long, la recherche de deux "bateaux bleu nous laisse perplexe ." nous trouvons le poste, encore un bollard sur lequel nous serons à couple et dont des souvenirs resteront sur bâbord.

               

Isichia est une coquille de noix. Notre première soirée passera à regarder leurs déchargemens, avec la tournée des camions qui arrivent et repartent et l'habileté des conducteurs de fenwicks.

Le lendemain matin Sylvie part faire un ravitaillement de fond, dans une Peugeot 203, vieille de 41 ans mais qui roule toujours. A Béjaïa pas de problème pour acheter du vin : les marchands ont pignon sur rue et autour du port trois tiennent boutique dans un rayon de 200 m. Georges achètera une variété de vins algériens que nous goûterons au fil du voyage.




Dans la soirée du 3 août, le capitaine du port nous annonce que l'un des cargos sur notre arrière va partir et qu'un autre va prendre sa place. Par mesure de sécurité, il préfère que nous quittions le quai pendant la manoeuvre d'arrivée. A 9h du soir, au grand dam de Georges, nous sommes donc partis faire des ronds de nuit dans le bassin en attendant de pouvoir reprendre notre place.

Le 4 août, après une nuit "hachée", non contents de quitter le bruit et la poussière, nous reprenons la mer pour le port d'Azefoun, étape intermédiaire avant Dellys.

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