De Porto à Vigo dernière étape
Attente à Leixõès
Une petite dizaine de jours pour que le dernier équipage arrive à bord. Ce sera l'un des plus important depuis de longues années.Leixõès est un port de commerce, bâti sur une rivière et flanqué de deux agglomérations, Matosinhos au "sud-est" et Leiça da Palmeira au "nord-ouest".
Porto reste le point d'attraction de tous ceux qui passent quelques jours dans la Marina .
Première surprise, sur le ponton le long du quai nord, un bateau blanc, des pieds à la tête attire l'attention : "Joshua". celui de Moitessier remis à neuf.
Est-ce bien lui, après tout ce qui a été dit ?? Un plaisancier français à qui je fais remarquer Joshua, m'affirme que oui . Prenons-le comme tel.
Quelques jours plus tard, retour de courses à la supérette, je remarque un autre voilier, lui aussi refait de la proue à la poupe une peinture de coque "sortie de chantier"..
Sur le cagnard, un nom connu : "Gipsy Moth III", c'est effectivement celui de "Sir Francis".
Pour un port de plaisance aussi loin des canons de marinas modernes c'est un "morceau de chance n'est-il pas !"
Cependant, cette marina est une petite partie du port de commerce ; et cela se manifeste plusieurs fois par jour. Les mouvements des cargos et autres porte-conteneur se font avec pilote à bord.
Lequel bateau pilote ne s'embarasse pas de la présence de voiliers. Comble, le poste d'amarage est le ponton sud de la marina. !!!Les vagues d'étrave qu'il produit font rouler bord sur bord toute la flotille de la marina.
A tel point qu'une fois, le taquet central, sur le cat-way où Isichia est amarré,a quitté son rail.Il n'y avais plus de garde..
Et ceci lorsque j'étais en visite à Porto pour reconnaître la gare où devrait arriver l'équipage.
Ce jeudi 2 août ne devait pas être un jour faste, le bus 507 pour Porto a eu un accident, que de la tôle, surtout pour la voiture responsable. Aussi, arrêt tous les passagers descendent, prennent un autre bus . Je suis arrivé tout de même à bon port ..
Un voilier, sous pavillon italien, est venu s'amarrer de l'autre côté du cat-way. Il a été acheté à Cagliari en mai et est skippé par son propriétaire, Christian, qui le remonte à Cork.
C'est un voilier de 40 pieds, un CAL40, le designer est Bill Lapworth, a été construit par le chantier Jenssen Marini en Californie.
Côtes portugaises, cap nord
Le nouvel équipage est arrivé à bon port. Dans l'ordre alphabétique: Benoît, Michèle, Nolwenn et Rozenn.. Installation de chacun dans les cabines, les soutes accueillent les bagages, tout est bouclé, en route..
Povoa de Varzim
Le départ de Leixõès est décidé à 13 heures, après le repas, en espérant que la visibilité va s'améliorer.Moteur et un peu de grand-voile, soleil filtrant mais visibilité entre 1 et 2 miles.. Au doigt mouillé !!.
En remontant nord, nous croisons un quatre mâts goelette, navire école de la marine portugaise. Silhouette fântomatique, mais comme nous, au moteur ...
La remontée se poursuit, monotone et prédisposant à la sieste...
Entrée à Povoa, précédé par un chalutier qu'il a suffit de suivre.. Prise de ponton avec un vent-arrière mal apprécié par le capitaine. Seule l'étrave en a pris un coup !!
Marina accueillante, prix défiant tous les ports précédents, grand terre-plein pour hivernage à sec.. Seul inconvénient la ville et ses commerces sont éloignés.
Viana do Castelo
Départ 10 heures, après interrogations sur l'évolution de la brume.. Comme hier, visibilité verticale correcte, à l'horizontale : laisse à désirer.. En route avec OpenCPN comme guide .
En cours de route, première rencontre avec un gros chalutier qui rentrait son chalut; puis une éolienne en mer, première d'une future "ferme".
Spectacle étonnant que de voir trois pales tourner sans voir le reste... Puis l'éolienne toute entière...
Arrivée à Viana, entrée dans l'embouchure du rio Lima avec un brouillard réduisant la visibilité à moins de 100 mètres; nous n'avons même pas vu la digue ouest, pourtant imposante..
Atterrage correct sur l'alignement d'entrée avec, tout de même, quelques rectifications de cap. Le feu du môle tribord entre apperçu, puis la première de la série de bouées vertes..
Et le beau temps -soleil et ciel bleu- sans brume ou brouillard nous est tombé dessus ; sensation inédite que de se retrouver à la lumière..
A peine amarré au ponton d'accueil, le marinero nous ouvre le pont et nous indique l'emplacement pour Isichia. Prise de ponton, amarrage et repos .
Cette journée de Jeudi, avec brouillard diffus, aura tout de même apporté son lot de coups de soleil..
Vianamarina est une petite marina à minima de services..
Il y a un club de voile actif, beaucoup d'Optimist et quelques voiliers âgés, mais en bon état.
Ce Vendredi sera journée de visite et de ravitaillement. Samedi interrogation sur l'intensité et la présence de la brume. Ce sera, finalement, un jour de plus. Nous saurons alors qu'une épreuve du championat portugais de motonautisme à lieu ce week-end.
Le sud de la Cantabrie
Départ de Viana do Castelo avant le début du rallye motonautique . Encore un temps brumeux, cette fois-ci nous pouvons voir la digue ouest , solide construction..
Escale à Baiona
Passage de la frontière vers 10hr42 . Les pendules sont avancées d'une heure.Le cap Silleiro est reconnu, contourné assez largement. Le baie de Baiona s'ouvre devant nous. Quel changement après la côte portugaise !!. Chacun, dans l'équipage y reconnaît un coin de côte déjà vu ailleurs !!
Le "puerto deportivo" est reconnu, la pompe à gazole aussi ; le plein est fait puis nous sommes précédés le marinero qui nous conduit au dernier ponton nord sur lequel nous pouvons choisir notre emplacement.
toutes ces places libres vont peu à peu se garnir de voiliers venus se mettre à l'abri de l'annonce de "grand frais" associé au passage du front froid de la dépression du "15 août"..
Rafales à 30 noeuds, de secteur sud, un peu de fetch et beaucoup de monde à venir sur le ponton pour voir ou pour renforcer ses amarres. A l'extérieur quelques voiliers sur ancre chassent. Spectacle et commentaires assurés !!
Le beau temps revenu l'équipage profite de l'occasion d'aller se promener sur la côte "sauvage".
cependant, l'obligation de retour en France nous conduiront à Vigo.
La route est préparée pour parcourir la Ria de Vigo en prenant le maximum de durée. Le vent, de secteur sud faible pour partir, vire à l'E/NE en fin de matinée... Belle houle à la sortie de Baiona, bien atténuée sous les îles Ciès..
Route sur la marina Davila , pris un ponton non "habité",c'est à dire sans amarres aux taquets ni parre-battages !!! et ce sera là la fin du périple pour cette année.
Le seul inconvénient de cette marina est son éloignement de la ville. Il faut compter 20 minutes, à pied, pour trouver le premier super marché et la station de bus menant à Vigo.
Bouzas et la marina Davila
Cette marina est très vaste et, au regard des autres marinas où j'ai fait escale, celle-ci est hors norme pour la "place perdue". Mais très agréable pour y manoeuvrer en toute quiétude. Un grand ponton pour les "résidents", là où j'ai cherché un "non habité" et plus sud, un autre ponton, pour les passages, où nous avons été placé en fin de journée.Autre avantage, l'espace disponible à terre pour un hivernage à sec est lui aussi conséquent. Lorsque j'ai fait la demande pour hiverner ici, il m'a été demandé tout de suite si je souhaitais laisser le bateau à sec.
Rarement cette proposition m'a été faite les années passées.
Et, pour terminer ce panorama, pas de bruit, ni musiques intempestives.. Une ombre au tableau, lorsque les chalutiers passent la marina devient roulante .
Bouzas est une ville qui s'est trouvée absorbée par l'extention de Vigo au sud. Extension due à celle du port de commerce et de pêche; l'entité "Port de Vigo" regroupant tout ce qui borde le côté sud de la ria.
Le trajet qui mène de la marina à Bouzas fait passer d'abord le long d'un immense parking où stationnent des voitures destinées à l'embarquement pour exportation , puis le long des quais de la "Darsena 2" , près de chalutiers énormes, dont je ne puis dire s'ils vont vers la casse ou la remise en état.
J'opterais pour la casse ! Mais sur l'un d'eux, trois personnes sont à piquer la rouille ...